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La poésie est une suspension qui éclaire le monde. Un puits sans fond pour puiser sans pareil la panoplie humaine des émotions. J'essaie sans piquer la recette aux éloges, d'écrire de la poésie ou tout du moins m'approcher de ce qui me semble être de la poésie. Me lover à cette matière à la fois sibylline et mouvante, Sibylline parce qu'elle me parle le plus souvent dans une langue étrange et mouvante parce qu'elle me semble incontrôlable. Dans la mesure de mes capacités, j’essaie d’être celui que je veux être. Être le témoin de ce qui m'habite et de ce qui m'entoure. Je suis juste quelqu'un qui a besoin de s'exprimer avec ce que la vie souhaite me laisser croire et partager.

Vous trouverez sur ce blog toutes mes humeurs poétiques, de la poésie plus ou moins libre selon l'état d'esprit du moment...

« Une poésie n’est-elle pas le seul endroit au monde où deux âmes étrangères peuvent se croiser intimement. »

Si vous souhaitez lire l’essentiel, cliquez sur l’onglet « tous mes recueils en libre accès sous format PDF »

Les écrits et les illustrations numériques sont de ma plume. Certaines de mes illustrations utilisent des photos lors de mes montages graphiques dont j’ignore les auteurs ; je reste dans ce cas ouvert pour les indiquer. Il peut arriver aussi qu'un vers se glisse et qu'il ne m'appartienne pas, par pur hasard ou pas, je l'indique lorsque je pense qu'il en est nécessaire. En bas du blog, il y a les liens concernant ceux que j'aime suivre... Attention je ne tiens pas à jour tous les liens... Et souvenez vous que la poésie est une suspension qui éclaire le monde !

Toutes les fautes d'orthographes sont corrigées au fur et à mesure des rencontres... Et toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite

Copyright numéro 00048772-1

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Tous mes poèmes

mardi

Onze

Je laisse septembre pour novembre
Même si l'horreur s'accumule
Une guirlande électroluminescente
Bleue blanc rouge souligne le grand buffet
Soudain la voix du grand-père
Accrochée au mur
À côté de la croix murmure

« Mes proches mes enfants
Je suis malade à en crever
Cette souffrance d'où me vient-elle
Est-ce les balles qui sifflent
Sur les champs désolés
Ou bien comme mes vers de novembre
C'est ma jambe de bois qui s'effeuille
Entre deux nuages de fumée
Au-dessus d'une plaine morbide
D'ailleurs je suis mort
En compagnie d'acouphènes  
Sur le trottoir un onze novembre »

Appelé pour la grande guerre
À la queue leu leu
Une première qui en appellera d'autres
Vierge et imberbe
Les yeux bleus la fleur dans l'âme
Poilu il est revenu fané
Tranché de la tête aux pieds
Retranché dans la mort
Sans Dieu ni loi ni foi
Il a mangé des rats
Du plomb
Sniffé du gaz moutarde

 Baigné d'eau sanguine
D'eau-de-vie singulière
Il s'est dissous un jour commémoratif
Un survivant parmi les morts
Il revenait du banquet des anciens combattants
J'avais treize ans

Deux mille quatorze changement de buffet
Il est plus petit et cosmopolite
La folie perdure et cuisine
Des raisins de la colère
Des vers des mûres des dattes
Des mœurs de quelques brebis galeuses
Des œufs de cochon pour les lunatiques
De la soupe de nouille au bœuf
Pour la chèvre sur son tapis volant
Des champignons hallucinogènes
Aux pieds d'un bouddhiste indigène

 Et je vois au-dessus du port-salut
Le départ d'un politiquement déchu
Des pieds paquets dans des chaussures sur-mesure
Des bombes humaines en coco Chanel
De la daube dans l'estomac d'une hirondelle
Des pieds noirs kurdes afghans
Jouer à cache-cache
Autour d'une plume de faisan
Des pieds d'enfants inconnus
Voguer sur une coquille de noix
Entre une louche et un couteau
Des pieds plats fouler une fourmilière asiatique

 Ce n'est pas fini il y a le dessert
Des collabos des salauds des zozos des bobos
Des pieds bots des estafettes
Des noms d'oiseaux des pique-assiettes
Des pieds nus un dernier cul nu
Des sans papiers des réfugiés des humiliés
Des touristes des journalistes des terroristes
L'histoire est mobile
À tort et à raison

Mais au bout de la table
A-t-on le droit à toute la fable
Mon appétit danse avec un SDF
Sur une terre de moins en moins comestible
Entre les extrêmes expansibles
N'y-a-t-il pas un juste milieu
Point difficile à maintenir en équilibre
Lorsque le vent mauvais tourbillonne
Autour de girouettes
Narcissiques et perverses
La bouche blindée de cacahuètes

Au fond de la salle
J'aperçois une brune
Deux yeux noirs
J'aime cette lueur répandue
Le désordre de ses cheveux
Elle montre son cœur sensible
Comme a écrit Verlaine
Je rends grâce à la nature
D'avoir fait de son cœur un GPS
Sa beauté servir de gage
À tous mes fantasmes
Redonne-moi le goût de vivre
Mes vers te couronneront
Et mon amour te servira
Entre deux nuages de fantaisie
Au-dessus d'une plaine fertile



34 commentaires:

  1. Tant de morts pour rien, quelle tristesse ce poème et la suite est égale au début, voir ce monde se pourrir et ne pouvoir rien faire pour changer les choses. Bientôt nous serons obligé de nous bouffer entre nous car il n'y aura pas assez de nourritures pour tous
    amitiés à toi du loup

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  2. Sourire
    Merci encore du pur James

    Douce fin de journée poète
    Amitié

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  3. le Monde change mais les guerres tueront toujours
    des victimes innocentes ...
    Hommage et respect aux Poilus et à tous les soldats
    morts pour défendre les convictions des politiciens !!!
    Merci pour ce partage
    Bonjour à vous et Belle fin de journée ☺

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  4. émotion et colère en vous lisant
    quelle plume

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    1. La plume comme le pinceau ou la voix est là pour ceux qui n'ont pas la « chance » de pouvoir j'exprimer

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  5. La harpie du pie-art


    Elle tenait de la pointe de l’ongle
    Un petit toast divin
    Un souchi quotidien
    Et secouait sa chevelure blonde
    Sous les narines du mandarin
    N’est-ce-pas wonderful
    Cet art qu’on a pour rien
    Le mandarin déchu
    Jetait ses yeux très loin
    Sous-entendant l’appel
    De Ninita Silence
    Qui priait Viens Viens
    Elle tourna les talons
    Il tourna son veston
    Et vit al horizhonte
    Ninita toute rose
    Dans son pavot tout rond.

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  6. Magistral et superbe, c'est difficile de quitter ton texte avant d'en avoir lu le dernier mot, tant de fantômes dans les familles hurlent de chagrin en silence. Ils ont donné leur vie pour un monde qu'ils voulaient meilleur pour nous....
    Fermer les yeux sur ce monde pourri d'égo surdimensionnés et façonnés dans le moule de l'individualisme pour ne plus voir que son amour.. c'est peut-être la seule façon de survivre

    j'adore littéralement !

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    1. Pour citer Tagore : Nous arrivons à manger de la chair animale uniquement parce que nous ne pensons pas à la dimension cruelle et coupable de cet acte

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  7. Magistral, quelle force et quelle ironie face à cette connerie guerre qui revient à l'infini.
    Comme si tous les morts de toutes les familles étaient tombés pour rien de tous les côtés.
    Et cette flamme d'amour à la fin, ultime lumière. Mais quelle lumière.
    Vraiment superbe. De tous tes textes, c'est un de mes préférés.

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    1. Il faut attendre la suite... L'âme du poète danse et plane

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  8. Réponses
    1. Comme tu es heureuse que ton amour ait encore la simplicité de l'aube

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  9. fleurdepoireaunovembre 12, 2014

    magnifique
    en cent ans le monde est devenu horrible
    d'une horreur autre que la guerre
    de l'indignité du non-sens
    de la dégénérescence
    et le soleil noir des yeux de l'amour vient éclairer la fin

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  10. Magnifique poésie sur ces p... de guerres qui n'en finissent pas de décimer et que l'on commémore sans cesse et pour cause : une chasse l'autre. Tes mots sont très forts pour exprimer ce ras-le-bol et ces exactions en tous genres
    merci pour ce splendide hommage rendu à nos poilus et autres combattants de notre triste planète qui se battent sur tous les fronts pour notre liberté
    Gros bisous et belle soirée
    Lucienne

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    1. Tout ce que tu feras sera dérisoire, mais il est essentiel que tu le fasses

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  11. hommage vibrant... hélas jamais guerre ne sera la dernière !

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  12. Très émouvant !

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  13. J'aime d'abord ton image .

    Ensuite le texte aux extrémités si sensibles
    si vraies et même triste .

    La guerre existe toujours en ce bas monde, sauf qu'elle est bien cachés
    au milieu des belles "révérences" qu'on nous fait.

    Un plaisir de te relire .

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    Réponses

    1. Merci d'avoir lu

      Exemple d'une lettre d'un poilu...
      (Source : http://www.archives71.fr/article.php?laref=139&titre=lettre-d-un-poilu)
      Transcription conforme à l'original

      Mercredi 29 septembre 1915
      Ma chère Louisette,
      Je t'ai promis, presque solennellement, de te dire la vérité ; je vais m'exécuter, mais en revanche tu m'as donné l'assurance que tu aurais les nerfs solides et le coeur ferme.
      Je suis depuis ce matin dans des tranchées conquises depuis 2 jours, l'ensemble de ces tranchées et boyaux forme un véritable "labyrinthe", où j'ai erré 3 heures cette nuit, absolument perdu. Les traces de la lutte ardente y sont nombreuses et saisissantes ; et d'abord elles sont plus qu'à moitié détruites par l'ouragan de mitraille que notre artillerie y a lancé, aussi sont-elles incommodes et horriblement sales malgré les réparations urgentes que nous y avons faites ; tout y manque : l'eau (propre ou sale), les boyaux, les latrines ; elles sont à moins de 200 mètres de la 1ère ligne ennemie, avec laquelle elles communiquent par des boyaux obturés ; elles sont parsemées de cadavres français et allemands ; sans presque me déranger j'en compte bien 20 figés dans les attitudes les plus macabres. Ce voisinage n'est pas encore nauséabond, mais il fait tout de même mal aux yeux ; ce matin, à 5 heures, nous arrivons mouillés et harassés, et j'entre dans le premier abri venu pour me détendre, j'avise une bonne planche, m'y étends, la trouve moelleuse, mais 5 minutes après je m'aperçois qu'elle fait sommier sur 2 cadavres allemands ; et bien, crois-moi, ça fait tout de même quelque chose, au moins la 1ère fois. On marmite fort tout autour de nous et vraiment c'est parfois un vacarme ; déjà je ne salue presque plus.
      Le mal n'est pas là ; il est surtout dans le temps qui est affreux ; depuis 3 jours au moins, les rafales de pluie succèdent aux averses ; les boyaux sont des fondrières inommables, où l'on glisse, où l'on se crotte affreusement ; aussi suis-je sâle au superlatif, au moins jusqu'à la ceinture ; mes mains sont boueuses et les resteront jusqu'au départ ; mes souliers sont pleins d'eau ; heureusement le corps est sec, car l'air est presque froid et le ciel livide. Autour de moi les gens font une tête ! Il nous faudra beaucoup de patience et de moral.
      Nous sommes coiffés du nouveau casque en tôle d'acier ; c'est lourd et incommode, mais cela donne une sérieuse protection contre les éclats de fusants et contre les ricochets, aussi le porte-t-on sans maugréer. Nous avons aussi tout un attirail contre les gaz asphyxiants. Mais nous serons mal ravitaillés : un seul repas, de nuit, qui arrivera froid le plus souvent ; et cela s'explique à la fois par la longueur des boyaux et par la difficulté de parcourir une large zone découverte.
      A ce tableau un peu sombre mais véridique il convient d'ajouter deux correctifs ; d'abord nous aurons un rôle défensif, nous sommes chargés de mettre en état le secteur très bouleversé ; ensuite les Allemands contre-attaquent peu, par suite du manque d'effectifs et de l'état de leurs affaires en Champagne. Pour ces 2 raisons, il se pourrait très bien que nous n'ayons pas à les regarder dans les yeux ; c'est d'ailleurs le voeu unanime ici.
      Ma lettre va t'arriver en pleine période de réinstallation et de soucis ; j'essayerai d'en prendre ma part de loin ; cela me distraira et me fondra un peu plus avec vous. Je te souhaite du calme et du courage pour triompher de ces petites difficultés.
      Tu sais combien je t'aime et quels tendres baisers je t'envoie, partage avec nos chers petits.
      (signé) Déléage
      P.S. J'approuve absolument ta décision relative à la gentille offre de Catherine.
      .

      Supprimer
  14. Bonsoir sir James, volapuc, coq à l'âme, "Voyage au bout de la nuit" de Tardieu[, les Monty Pithon, la famille à dent.
    Ca t'as fait du bien c'est le principal... L'ensemble tiens la route

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    Réponses
    1. C'est une façon de voir la chose comme a dit Gandhi « Le bonheur c’est lorsque vos actes sont en accord avec vos paroles. »

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  15. Pierre Jamesnovembre 15, 2014


    Extrait: " Apollinaire fut blessé au front en 1916 par un éclat d’obus à la tempe alors qu’il était en train de lire dans sa tranchée. Il succomba deux ans plus tard de la terrible grippe de 1918. Jugeant que sa blessure l’avait affaibli, on reconnut cependant le sacrifice fait à la Nation. Résumons donc : né d’une mère polonaise et d’un père italien, Apollinaire est mort pour la France d’une grippe espagnole ! "

    ça n'a peut être peu à voir, mais cela en dit long sur l'état d'esprit de l'époque. Les hommes, même le poète, vivaient la réalité de leurs convictions.
    PierreJ.
    .

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  16. Grandiose !

    Je ne pourrais que reprendre mot à mot ce que j'ai lu dans les commentaires de nos amis.

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    Réponses
    1. tu devines et je trouve ce que tu ne cherches pas

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  17. Tout n’est qu’histoires au fond James. Nous passons du sombre au lumineux, du doute à la certitude, du désarroi à l’amour comme nous changeons de chemise. Mais que savons-nous vraiment de l’Histoire, celle qui nous permet d’être au monde là ? Beau poème, très beau poème !

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  18. Poème très poignant, merci à vous James de savoir choisir les impressions et les souvenirs les plus marquants, dans ce poème si éloquent qu'il m'a fait vibrer d'émotion.

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    Réponses
    1. Jacou... Tant de sacrifices par orgueil... Et on recommença recommençons recommencerons

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  19. Acéré dans l'atroce et l'impressionnant !
    Un appétit poétique qui semblait venir tout en contrat cette histoire "mobile", sans besoin de GPS... merci james

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    Réponses
    1. Yuba... Une déferlante à la fois si lointaine si proche que son écume te colle à la peau jusqu'à te tatouer d'invisibles sensations qui t'insurgent à chaque événement tragique et injuste...

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  20. Des mémoires surgissent Notre histoire.
    Oublier, ne pas oublier, pour que plus jamais !
    Joliment écrit
    Amitiés
    daniel

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    Réponses
    1. lefebvre... Oui de grand mot de belle citation mais l'homme a une caractéristique unique c'est qu'il sait se parer d'un doux cynisme le rendant
      l'animal le plus serial killer de la terre... On commence avec les fourmis pour finir avec ses semblables. Et tout ça pourquoi, on le sait !

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