Sans te soucier du lendemain »
Me rappelle une vieille anecdote
Mai 1991
Candide
Je sors du train à la gare de Venise
À l'époque de l'insouciance
Un pigeon de l'école Vénitienne passe
Je sens une impression froide
Chuter sur mon épaule
Serait-ce un chef-d'œuvre de l'au-delà
Ma chemise blanche est croyante
Ce sain suaire s'invitera
Pour un temps dans mon armoire
Car elle croit à ce qu'elle ressent
Alors que moi je ne crois qu'à ce que je vois
Elle finira à la Croix-Rouge
Mai 2015
Méfiant
Je sors de mon lit dans le sud de la France
Les yeux décrochés par l'épouvante
Face à une étendue d'anges désailés
Si je respire encore c'est que Dieu existe
Hommage à tous ceux qui ne changent pas d'avis
Et si chaque phrase doit être importante
Mes vers s'épaissiront
Suivant la dérive des corps
À la source des sentiments
De ce plaisir des mots
Qui se dilue dans sa propre perception
La passante est inconnue
Elle ne sait rien du monde
Loin de ce pigeon à la fiente vertueuse
Aujourd'hui j'ouvre un livre sur lui
Une poésie sur elle
Sur quelle étagère vais-je les déposer
Aux pieds des pyramides
Avez-vous deviné où je voulais conduire
Aujourd'hui votre âme et conscience
Pour échapper à la mort lente
Cachée sous des vêtements
Quelle lourdeur d'être éveillé
Et de parler d'anarchie
Mais quelle honneur de parler d'elles
Et pourquoi ne pas poser ces questions
Ou ses conséquences
Et son diplôme des tâches et des SMS
Il est devenu un vrai chiffonnier
Vingt quatre sur vingt quatre
Et sans attendre le prochain carnaval
Vous le savez comme moi
La banquise continue à fondre
Sur la place Saint Marc